Et si rêver était rentable...?
Se laisser rêver pour avancer.
Oui, c'est une nouvelle fois un voyage en TGV qui m'inspire à écrire ce petit article. Cette belle invitation au rêve le temps d'arriver à destination me plaît et j'aime plonger dans mes rêves en pleine journée, parfois les yeux ouverts. Rêver en conscience, occuper cet espace temps "parallèle" pour juste me laisser porter, pour me recharger en pensées positives, voire même pour concrètement avancer dans un projet.
Visualiser et rêver une réalité qui n'en est pas encore une, l'intégrer à travers mes propres canaux de perception, mes ressentis et mon corps dans le moindre détail jusqu'à ce que rêve et réalité se fondent dans un objectif atteint, en savourer intérieurement l'immense satisfaction pour en faire un moteur précieux et incroyablement efficace...vous l'avez forcément déjà pratiqué. Et si c'était un outil à utiliser quotidiennement pour plus d'efficacité ? Tel un rituel, une prescription, à intégrer dans nos vies personnelle, mais aussi - et surtout - dans la vie de l'entreprise ?
"Ceux qui perdent leur capacité de rêver sont perdus". - proverbe aborigène
Le rêve comme facteur d'harmonie sociale et d'une intelligence collective
Le "dreaming" des premiers habitants d'Australie est un concept puissant duquel nous devrions nous inspirer à bien des niveaux dans notre vie occidentale. Pour eux, le monde est né d'un rêve, du rêve du Grand Esprit - l'Intelligence Suprême.
Contrairement à notre société sédentaire, le mode de vie des Aborigènes reste avant tout nomade ou semi-nomade, avec une place centrale donnée à la nature et l'environnement dans lequel on vit et auxquels l'homme doit s'adapter (non l'inverse). L'organisation sociale est basée sur une pensée à la fois holistique et systémique, une théorie animiste moderne, l'histoire mythologique, le totémisme...ressemblant à une société futuriste plutôt que paléolithique.
"La complexité de l’organisme vivant que représente la société aborigène en donne une image plus proche d’une forme de vie réelle qu’aucune autre société ne le fait : tels des organes, ses structures – toutes essentielles mais interdépendantes – trouvent leur oxygène dans leur flexibilité. C’est l’activité onirique de l’ensemble des individus qui assure en grande partie cette souplesse, car, comme les humains et autres animaux, cet organisme rêve et, ce faisant, entre dans le psychisme collectif où il trouve la « sagesse naturelle » pour apporter les transformations nécessaires au maintien d’un consensus dans la société. C’est ainsi que, sans besoin de guerre, de luttes sociales, la société aborigène assure sa pérennité." (Cahier Jungiens de psychanalyse, 2002-1 p.81)
Dans la pensée aborigène, le rêve permet de se libérer de son enveloppe charnelle pour laisser l'âme accéder à ses pouvoirs sinon inaccessibles. Les rêves se racontent en communauté - interprétés par le rêveur ou les autres membres. Discutés, commentés, accueillis. Les non-dits peuvent être posés. Un temps important dans cette société aborigène, un temps d'écoute et de partage. Les rêves les plus importants, impactant la communauté, seront soumis à un groupe d'experts...
Aujourd'hui cela me fait alors penser à l'Intelligence Collective. Au processus du codev. A la prise de décision par consentement. Et bien d'autres processus qu'on retrouve dans l'entreprise libérée, en sociocratie etc. Si ces concepts sont aujourd'hui connus par beaucoup d'entreprises en transformation, je crois que la notion du "rêve" n'y occupe pas encore suffisamment de place. Cette "sagesse du collectif" pourra probablement se déployer de manière bien plus puissante et impactante si nous étions prêts à intégrer l'approche plus holistique de ces ancêtres accordant énormément de temps à l'espace du rêve, pour l'investir et l'incarner dans un temps de partage tout aussi conséquent.
Faire appel aux trois intelligences de "l'Inconscient Collectif" pour créer les fondations d'une Collaboration Générative - ce serait une traduction moderne du temps de rêve transposé dans l'entreprise occidentale:
- l'intelligence cognitive (cerveau/intellect)
- l'intelligence somatique (corps/ressentis)
- l'intelligence du champ (relations/système)
Echanger, s'enrichir les uns les autres, communiquer sur les résonances, apprendre, transmettre. Ce temps de rêve individuel mis au service du collectif génère l'intention commune, le fondement d'une mise en action commune qui fait sens pour chaque individu sans pour autant être basé sur l'individualisme.
Nous vous accompagnerons avec plaisir pour un temps de rêve collectif dans votre organisation...vous serez probablement surpris par l'impact de l'expérience vécue en conscience et en congruence avec vos valeurs d'entreprise.
"Pour réaliser une chose vraiment extraordinaire, commencez par la rêver". - Walt DISNEY
Rêver à la Walt Disney : l'imagineering au service d'un projet
Le rêve peut être mis au service de la réalisation d'un objectif ou de la gestion de projet, cela paraît évident. Rêver son projet dans tous les détails nous permet de nous identifier à ce que nous souhaitons réaliser. Un des rêveurs les plus célèbres (puis un des mieux payés pour rêver aussi... ;-)) est certainement Walt Disney.
Car oui, rêver permet d'accéder à sa créativité. Walt Disney, pour créer un nouveau film, créait tout d'abord un rêve, une vision du film en entier. Il souhaitait ressentir le scénario et les effets en se mettant dans la peau de chaque personnage dans le moindre détail - dans la "salle des rêves" dédiées entièrement à cette première étape indispensable à la création (oui, elle était vraiment nommée ainsi !).
D'abord penser avec le corps, puis partager la vision.
Ce temps de rêve (plus ou moins long) suivi d'un temps de partage (plus ou moins long) avec ses collaborateurs lui permettaient de bien clarifier :
- la vision à long terme du projet
- le but final du projet
- les bénéfices potentiels pour les clients, les membres de l'équipe et autres actionnaires
- les autres opportunités du futur générées par le projet
Le regard réaliste sur le projet.
Walt Disney n'aurait certainement pas eu le succès qu'il a eu s'il en était resté au stade du rêveur... Il traversait alors l'étape en tant que 'réaliste', en homme d'action tenant compte des contraintes financières, temporelles etc. du projet, tout en listant les ressources nécessaires pour passer du rêve à la réalité :
- définir le cadre temporel du projet
- définir qui en sont les acteurs
- définir la première/prochaine étape
- lister les ressources disponibles et/ou nécessaires
Un regard critique.
Pour terminer le processus, Walt Disney regardait ses films du point de vue d'un spectateur critique, pour prendre conscience des éventuels défauts, des axes d'amélioration. Il demandait là aussi à ses collaborateurs de parcourir le projet en tant que "critiques". Se mettre dans cette position permet de clarifier :
- qui pourrait être positivement/négativement affecté par le projet
- pourquoi quelqu'un pourrait faire des objections à propos du projet
- quels seraient leurs besoins/attentes
- ce qui manque
- dans quelles circonstances il ne faudrait pas mener le projet
La stratégie de Walt Disney, aussi appelé "imagineering", est un outil efficace autant dans un accompagnement individuel que pour construire des projets collectifs. Elle peut être déployée avec beaucoup de créativité et par conséquence de multiples manières : nous vous en parlerons avec l'enthousiasme du rêveur, la conviction du réalisateur et surtout de façon à ce que le processus soit parfaitement adapté à votre besoin (vous l'avez compris : le point de vue du critique) !